L’agriculture dans le Nevado en un coup d’œil




Le Nevado de Toluca est un espace rural où l’agriculture apparaît comme une activité dominante. Dans le cœur de l’aire de protection, il s’agit surtout d’une activité de subsistance ; dans d’autres zones, en périphérie du parc, il s’agit d’une activité commerciale et rémunératrice.

Les paysages agricoles sont marqués par une trilogie de cultures dominantes : le maïs, la pomme de terre et l’avoine. À cela, s’ajoute l’élevage, activité complémentaire qui se pratique sur un mode extensif.

L’agriculture doit faire face à de fortes contraintes. Physiques d’abord : l’altitude peut atteindre 4200 m, la pente est forte, le climat rude. Statutaire ensuite : jusqu’à 2013, au-dessus de 3000 m d’altitude, le Nevado était classé parc naturel, ce qui interdisait les activités productives. Avec la recatégorisation du Nevado en aire de protection de la faune et de la flore, de nouvelles possibilités s’ouvrent pour l’agriculture sur ce territoire.

L'agriculture, une activité très présente mais inégalement répartie

Des paysages agricoles qui en disent long


Cette photo est un bon condensé de la réalité agricole de l’aire protégée. À la culture du maïs, omniprésente dans le paysage, s’ajoute une autre activité structurante : l’élevage, très divers, entre bovins et volailles, mais aussi ovins. À l’arrière-plan, sur la droite de la photo, on distingue des serres, symboliques d’un autre secteur agricole important dans la région : l’horticulture.

La petite distribution alimentaire


Un magasin d’alimentation à San Miguel Balderas, dont les produits viennent du marché de gros de Toluca, à l’exception de certains légumes, achetés en direct aux producteurs de la localité.

Le « marché de nostalgie » du poivron


Le poivron est l’objet d’un « marché de nostalgie » aux États-Unis, pour la population latino-américaine expatriée. Les producteurs de poivrons ont ainsi tout intérêt à se tourner vers l’exportation.

Les débouchés de l’agriculture, entre autoconsommation et vente (inter)nationale

La distinction entre l’agriculture traditionnelle d’autoconsommation et l’agriculture commerciale est une des clés de lecture principales des réalités agricoles du Nevado. En effet, tous les petits agriculteurs enquêtés produisent pour la consommation familiale et ne vendent soit pas du tout, soit seulement à la marge, dans les rares cas de surplus ou ceux, plus courants, d’un besoin urgent de liquidités. Ainsi, dans les magasins d’alimentation enquêtés, les commerçants s’approvisionnent aux marchés de gros de Toluca et de Mexico DF, eux-mêmes approvisionnés par l’agriculture commerciale.

Les agriculteurs qui sont dans une logique commerciale répartissent en effet leur production entre l’exportation, en particulier vers les États-Unis où la vente se trouve facilitée par l’ALENA qui est à l’origine de dispositifs comme la certification Senasica, et le marché national. Un des agriculteurs enquêtés vend ainsi ses tomates sur le marché national, car il n’est pas assez compétitif à l’exportation face aux géants de la tomate de l’État de Sinaloa tandis qu’il réserve ses poivrons pour l’exportation, parlant d’un « marché de nostalgie » concernant les expatriés mexicains qui vivent aux États-Unis.

L’élevage avicole est un des cas où l’opposition entre agriculture d’autoconsommation et agriculture commerciale est la plus marquée. Les volailles sont nombreuses dans les localités rurales, où beaucoup de familles en possèdent quelques-unes pour la production d’œufs et la consommation occasionnelle, en particulier festive, de viande. Malgré ce petit élevage omniprésent, les très nombreuses « pollerias » (magasins spécialisés dans la viande de poulet) s’approvisionnent majoritairement auprès des grands élevages en batterie des États de Guadalajara, Monterrey et Jalisco.
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