Sur la carte ci-contre, la déconnexion entre l’emprise spatiale de l’agriculture et son importance économique saute aux yeux : les valeurs monétaires les plus élevées ne se trouvent pas dans les municipios où la part des surfaces agricoles dans la superficie totale est la plus élevée. Le cas de Villa Guerrero est extrême : l’agriculture y est la plus rémunératrice alors qu’elle y occupe des surfaces parmi les plus restreintes (moins de 30 % de la superficie totale). C’est bien sûr au poids de la floriculture dans ce municipio qu’il faut relier ce constat, culture intensive très rentable par excellence.
La comparaison entre la part des surfaces utilisées pour les cultures traditionnelles (maïs, pomme de terre et avoine fourragère) et pour les cultures commerciales (tomate et avocat) vient renforcer ce constat. Les cultures traditionnelles, pratiquées sur un mode extensif, occupent proportionnellement beaucoup plus d’espaces que les cultures commerciales, qui se pratiquent sur un mode intensif, en particulier pour les tomates qui sont cultivées sous serres.
L’opposition entre cultures intensives et extensives recoupe donc parfaitement l’opposition entre cultures commerciales et cultures traditionnelles. Les cultures traditionnelles sont présentes partout, mais sont plus importantes en proportion dans les municipios qui comptent de grandes surfaces à l’intérieur de l’aire protégée, où les conditions climatiques et statutaires ne permettent pas d’autres cultures. Les cultures commerciales, elles, se concentrent au sud de l’aire protégée.