L’ancien Parc national du Nevado de Toluca (PNNT) est né d’une politique protectionniste entamée en 1898 avec la création de la première aire protégée du Mexique, puis du premier parc national en 1917. Mais c’est surtout pendant le sexennat (1934-1940) du président Lázaro Cárdenas que la création des parcs nationaux voit son apogée, puisque plus de quarante d’entre eux ont été créés durant cette période. La loi mexicaine prévoit pour les parcs nationaux une politique de protection stricte et excluante où, par exemple, personne n’a le droit d’habiter en son intérieur afin d’atteindre au mieux les objectifs de conservation espérés. Cependant, les moyens financiers et humains nécessaires à la bonne mise en place de ces politiques n’ont jamais eu lieu : peu de personnel administratif et sur le terrain, souvent l’absence d’un plan de gestion, et surtout peu ou pas d’expropriations des terres pour éviter qu’il y ait du peuplement à l’intérieur du périmètre de protection. Ces caractéristiques font que souvent on appelle ces aires protégées des parcs de papier, car existant au niveau légal, mais d’une réalité beaucoup plus incertaine sur le terrain.
Les parcs nationaux font partie des aires naturelles protégées de type fédéral, dont la charge repose sur la Corporation nationale d’aires naturelles protégées (CONANP), dont plusieurs autres catégories également : réserves de biosphère (RB), monuments naturels, aires de protection des ressources naturelles, aires de protection de la flore et de la faune (APFF), et sanctuaires. Si dans les années trente ce sont les parcs nationaux qui ont connu un fort développement, suivant le modèle des États-Unis, à partir des années quatre-vingt ce sera le tour des catégories de protection plus intégratrices où l’on insiste sur une plus grande participation sociale au niveau régional et local dans la gestion de telles aires, telles que les RB et les APFF. C’est ce que l’on appelle communément le paradigme intégrateur de la protection de la nature, où il n’est plus question d’exclusion, mais d’inclusion des sociétés aux objectifs de la conservation. Malgré une toujours plus grande prédominance des parcs nationaux par leur nombre (66 contre 41 RB ou encore 38 APFF), si l’on se réfère au pourcentage de la superficie du pays couverte par ces aires protégées, les RB prédominent largement avec 6,44 %, suivies des APFF avec 3,43 % du territoire, alors que les parcs nationaux ne représentent que 0,71 %. Fait encore plus intéressant, nombreux sont les exemples de recatégorisations de parcs nationaux vers des APFF, comme le tout récent APFF Nevado de Toluca, ce qui démontre bien l’échec de certains de ces parcs anciens et la confiance qui est mise sur ces catégories de protection intégratrices.