Isolement institutionnel et difficultés de gestion
San Juan se trouve dans une position délicate du fait des relations tendues et malaisées entre la communauté, et plus spécifiquement le Comité de l’eau, d’une part et l’État et la CONAGUA d’autre part. D’après le responsable du Comité de l’eau potable, le commissaire ejidal précédent a modifié la loi afin de céder une partie de l’eau de la concession à d’autres localités. Ceci contribuerait non seulement au manque d’eau actuel, mais aussi à la complication des rapports avec le gouvernement, celui-ci ne reconnaissant plus l’autorité du comité. En retour, les ejidatarios font preuve d’une certaine méfiance envers le gouvernement, méfiance qui prend notamment la forme d’un net rejet de la recatégorisation. Ainsi, une certaine insécurité transparaît dans le discours du responsable du comité, quant à l’accès de la communauté à l’eau : si la loi assure l’eau à tout un chacun (droit fondamental), l’eau appartient à la nation et l’accès à cette ressource n’est pas un acquis immuable. Comme il n’y a pas de gestion municipale de l’eau et que les relations avec les autres institutions sont médiocres, San Juan est donc relativement isolée dans la gestion de l’eau et les revendications de la localité sont a priori peu prises en compte par la Conagua.
L’accès à l’eau de l’aire protégée
L’utilisation de la ressource en eau à San Pedro Tejalpa semble de manière générale moins conflictuelle qu’à San Juan de las Huertas . Les ejidatarios interrogés déclarent bénéficier de l’aire protégée : plusieurs sources, une abondance d’eau de pluie, mais pas d’inondations. L’accès à l’eau et la gestion de cette ressource prennent néanmoins des formes différentes selon qu’il s’agit de l’eau potable ou de celle servant à l’irrigation : les enjeux, les infrastructures et les problèmes rencontrés ne sont pas les mêmes.